Les églises-maison

Steve Atkerson

PREMIÈRE PARTIE
Que l’église du début ait tenu principalement ses réunions dans des maisons privées est un fait bien connu et incontesté (Ac 16:40, 20:20, Rm 16:3-5a, 1 Co 16:19, Col 4:15, Phm 1-2b, Jc 2:3). Ce qui est moins connu, c’est que l’église du premier siècle a continué cette pratique pendant des centaines d’années, bien après que les écrits du Nouveau Testament aient été complétés. C.F. Snyder a fait la remarque suivante : « l’Église du Nouveau Testament a commencé sous la forme d’une petite église-maison (Col 4:15) et il en a été ainsi jusqu’au milieu ou vers la fin du troisième siècle. Rien n’indique qu’il y ait eu de plus grands lieux de rassemblement avant 300. »1 La pratique quasi universelle de l’église a été de se réunir dans des maisons pendant une période plus longue que l’existence des États-Unis comme nation. M. Snyder dit aussi : « Aucune évidence littéraire ou archéologique n’indique qu’une de ces maisons ait été transformée en l’un des bâtiments d’église qui existent toujours. Par ailleurs, aucune de ces églises qui existent à ce jour n’a été construite avant Constantin. »2 Pourquoi les églises-maison ont-elles été la norme pendant si longtemps?

LA PERSÉCUTION?
L’explication la plus répandue pour l’existence des premières églises-maison est la pression de la persécution semblable à celle vécue aujourd’hui en Chine. Cependant, aurait-il pu y avoir d’autres raisons tout aussi importantes pour entretenir la communion dans les maisons? Supposons qu’il n’y ait pas eu de persécution pendant le premier siècle. Devons-nous croire qu’on aurait construit des bâtiments d’église sur-le-champ et que les congrégations individuelles seraient devenues énormes, étant limitées seulement par les dimensions du plus gros bâtiment disponible dans une communauté?

On néglige souvent de reconnaître que les disciples de Jésus se sont parfois rencontrés dans des maisons au même moment qu’ils « obtenaient la faveur de tout le peuple » (Ac 2:47). La persécution n’a pas toujours été un facteur. Selon 1 Corinthiens 14:23 (« Si donc toute l’Église est assemblée en un même lieu, et […] des incrédules y entrent »), il était possible que des non-croyants assistent aussi aux réunions d’église, alors leur lieu de rencontre n’était pas toujours un secret pour ceux du dehors. Il est faux de dire que les premiers croyants étaient persécutés partout et en tout temps. La persécution antérieure à 250 apr. J.-C. était sporadique, localisée et très souvent le résultat des hostilités d’une foule (plutôt qu’un décret émis dans tout l’empire par un dirigeant romain). Étonnamment, les dirigeants romains sont souvent présentés assez positivement par les auteurs du Nouveau Testament puisqu’ils sont intervenus afin de protéger les chrétiens de la persécution locale illégale du judaïsme incrédule (Ac 16:35, 17:6-9, 18:12-16, 19:37-38, 23:29, 25:18-20, 25:24-27, 26:31-32). Avant 250, la chrétienté était illégale mais généralement tolérée. En fait, une persécution généralisée n’est pas arrivée avant l’Empereur Décius en 250 apr. J.-C., suivi de Gallus (251-253), ensuite de Valérien (257-259) et finalement de Dioclétien (303-311).3 Quelqu’un, quelque part, aurait pu construire un bâtiment d’église spécial dans les 200 ans avant Decius mais, à l’évidence, personne ne l’a jamais fait. (Même en Chine aujourd’hui quelques croyants parviennent à construire des bâtiments d’église.) Cela suggère qu’il y avait peut-être une raison théologique à ces réunions maison.

Lorsque les persécutions ont commencé, Paul savait exactement où aller pour arrêter les chrétiens, malgré le fait qu’ils se réunissaient dans les maisons (Ac 8:3). Plus tard, en réaction à la persécution du gouvernement, l’église de Rome s’est rencontrée sous terre dans les catacombes pour plus de sureté. Cependant, même l’existence de la persécution n’a pas écarté cette préférence profonde et voulue pour des congrégations plus petites de type églises-maison. Il reste que tout ce qui a été écrit dans le Nouveau Testament l’a été pour des églises-maison et c’est sans doute dans un contexte petit et à l’image de la famille que la vie d’église idéale du Nouveau Testament se réalise le mieux.

LA PAUVRETÉ?
La pauvreté peut-elle être un facteur déterminant qui explique l’absence totale de bâtiments d’église à l’époque du Nouveau Testament et dans les siècles suivants? La plupart des premiers convertis au christianisme venaient du Judaïsme. La construction de synagogues était chose commune dans le monde méditerranéen. Sans doute, ces gens auraient aussi eu les moyens de construire des bâtiments d’église. La mise en commun des biens dans Actes 4:32-36 révèle que plusieurs nouveaux convertis détenaient des terres et des maisons. Un peu plus tard, la majorité des convertis étaient des Gentils. Des païens comme eux parvenaient d’une façon ou d’une autre à construire d’énormes temples à leurs dieux. Les chrétiens gentils n’auraient-ils pas eu les moyens eux aussi de construire des endroits où l’église peut s’assembler?

Que certains des élus de Dieu aient été riches est clair par le conseil que reçoit Timothée : « Recommande aux riches du présent siècle de n’être point orgueilleux; de ne point mettre leur confiance dans l’incertitude des richesses, mais dans le Dieu vivant, qui nous donne toutes choses abondamment pour en jouir; de faire le bien, d’être riches en bonnes œuvres, prompts à donner, faisant part de leurs biens; s’amassant ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un bon fonds, afin d’obtenir la vie éternelle. » (1 Tm 6:17-18). Aussi, Jacques fait une mise en garde au sujet du favoritisme démontré envers ceux qui viennent à l’assemblée de l’église et portent un anneau d’or et des vêtements magnifiques (Jc 2:1-4), indiquant ainsi que de telles personnes faisaient partie de l’église.

Il y a un autre exemple démontrant la présence de croyants fortunés dans le reproche que Paul fait aux riches de Corinthe qui offensent les pauvres en refusant de partager avec eux le Repas du Seigneur : « N’avez-vous pas des maisons pour manger et pour boire? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? Je ne vous loue point de cela. » (1 Co 11:22). La pauvreté à elle seule ne s’avère donc pas un facteur déterminant expliquant l’absence de bâtiments d’église pendant les premiers siècles.

DES PROGRÈS?
Certains pensent que la pratique de l’église-maison est une phase légitime voulue par Dieu pour la croissance initiale de l’église, une étape transitoire vers la maturité. Les églises-maison sont donc une caractéristique de l’église dans ses débuts, mais pas dans sa maturité. Il était bon et naturel, disent-ils, que l’église grandisse au-delà des pratiques premières et développe des façons très différentes, mais dans le même esprit, que les pratiques des apôtres telles que décrites dans les Écritures. C’est ainsi que l’érection de cathédrales, les grands cultes, la désignation d’un évêque présidant les églises d’une ville, le développement du système de presbytère hiérarchique moderne, et même la fusion éventuelle de l’église et de l’État après Constantin sont considérés comme des avancées positives.

Pourtant, les apôtres semblent avoir voulu que les églises adoptent le modèle précis qu’ils avaient originalement établi. Par exemple, les Corinthiens sont louangés de conserver les traditions des apôtres au sujet de la forme d’église (1 Co 11:2). On les presse de conserver les différentes pratiques de l’église basées sur la pratique universelle de toutes les autres églises (1 Co 11:16, 1 Co 14:33b-34). Les Thessaloniciens sont directement commandés de conserver les traditions des apôtres (1 Th 2:15). Les apôtres ont été choisis et formés personnellement par notre Seigneur. Qui mieux que les premiers apôtres pour comprendre le but de l’église? Les pratiques qu’ils ont établies pour les activités de groupe de l’église concordaient certainement avec la compréhension qu’ils avaient du but de l’église. Du respect pour l’Esprit par lequel ils ont été dirigés devrait nous inciter à choisir leur modèle d’organisation plutôt qu’une idée suggérée par notre esprit créatif.

L’absence totale d’instruction dans le Nouveau Testament au sujet de la construction de bâtiments spéciaux pour le culte est aussi révélatrice. Cela fait contraste avec la loi mosaïque de l’Ancienne Alliance qui contenait des plans précis pour le tabernacle. Lorsque les auteurs du Nouveau Testament ont soulevé la question, ils ont fait remarquer que les croyants eux-mêmes sont le temple du Saint-Esprit, des pierres vivantes assemblées ensemble pour former un édifice spirituel dont Jésus-Christ est la pierre angulaire (1 P 2:4-5, Ep 2:19-22, 1 Co 3:16, 6:19). Dans le meilleur des cas, les bâtiments d’église laissent notre Seigneur indifférent. Au pis, ils sont un retour charnel sous l’ombre de la loi mosaïque. L’enjeu n’est pas vraiment où l’église se réunit, mais où et comment elle peut le mieux accomplir ce que Dieu commande. Une des raisons principales de construire des bâtiments d’église est de pouvoir accueillir plus de gens que dans un salon de taille moyenne. Néanmoins, il est bon de se questionner sur le bon sens de construire de plus grands édifices puisque d’avoir trop de gens présents nuit d’abord et avant tout à la raison pour laquelle une réunion d’église est tenue! Il est bien d’avoir de grandes foules pour un service de louange, des réunions d’évangélisation ou pour écouter une prédication, mais l’église doit se rencontrer pour quelque chose de totalement différent que ces activités (voir ci-dessous).

UN MODÈLE QUI N’EST PAS SANS RAISON
Le modèle d’église-maison établi par les apôtres a-t-il une raison d’être? Concrètement, quels sont les effets de se réunir dans une maison pour un croyant? Dans le domaine du design, c’est un axiome que la fonction détermine la forme. Ce que les apôtres croyaient au sujet de la fonction de l’église s’est évidemment reflété dans la forme qu’a adoptée l’église du premier siècle. Certaines pratiques particulières de l’église (maison) du premier siècle valent la peine d’être examinées.

  1. La plus grande valeur de l’église-maison réside dans sa théologie de communauté. Les auteurs apostoliques ont décrit l’église à l’aide de termes appartenant à la famille. Les croyants sont les enfants de Dieu (1 Jn 3:1) qui sont nés dans sa famille (Jn 1:12-13). Le peuple de Dieu est considéré comme faisant partie de la famille de Dieu (Ep 2:19, Ga 6:10). Ils sont appelés frères et sœurs (Phm 2, Rm 16:2). Par conséquent, les chrétiens doivent interagir les uns avec les autres à la manière des membres d’une famille (1 Tm 5:1-2; Rm 16:13). Les enfants de Dieu sont une famille et ce fait théologique soulève de nombreuses questions pratiques pour l’église. La question se pose alors ainsi : quel est la meilleure situation pour fonctionner en tant que famille de Dieu?
  2. Plusieurs spécialistes sont persuadés que le Repas du Seigneur était à l’origine célébré chaque semaine comme un repas complet de communion (le Festin Agape). Chaque église locale est comme une famille (1 Tm 5:1-2) et l’une des choses les plus communes que font les familles est de manger ensemble. Les premières réunions maison axées autour de la Table du Seigneur étaient des moments formidables de camaraderie, de communauté et d’encouragement (Lc 22:16-19, 29-30, Ac 2:42, 20:7, 1 Co 11:17-34). Au lieu d’avoir une ambiance de funérailles, le Repas du Seigneur servait à anticiper le Banquet de Noces de l’Agneau (Ap 19:6-9). Plus une congrégation individuelle s’élargit, moins elle s’apparente à une famille. Le Repas du Seigneur devient plus impersonnel et il n’est plus pratique de le célébrer comme un vrai repas. Quelques siècles plus tard lorsque l’église abandonna les réunions maison, le Repas du Seigneur a été démuni de tout, à l’exception de la consommation symbolique d’un morceau de pain et d’une gorgée de vin.
  3. Les réunions d’église du premier siècle étaient manifestement interactives (1 Co 14, He 10:24-25, Ep 19-20, Col 3:16). Tous les frères pouvaient prendre parole. Tout ce qui était dit devait l’être dans le but d’édifier et de fortifier l’église. C’était là le critère. Puisque de prendre la parole publiquement est une grande crainte pour plusieurs, les réunions participatives sont plus appropriées dans les rassemblements d’église-maison où les gens se connaissent les uns les autres et sont de vrais amis. Les réunions participatives ne peuvent se faire avec de grands groupes. Lorsque les maisons ont été remplacées par le sanctuaire, les réunions interactives ont été remplacées par des cultes.
  4. Les Écritures regorgent de commandements qui visent « les uns les autres ». La responsabilité devant les autres, la communauté et le maintien d’une discipline d’église sont partie intégrante de l’église (Mt 18:15-20). On parvient mieux à ces idéaux dans de petites congrégations où les gens se connaissent et s’aiment les uns les autres. L’église, c’est des relations interpersonnelles. Un grand auditorium rempli de gens qui, pour la plupart, se connaissent très peu ne parviendra pas à atteindre ces buts. On entretient un christianisme où il est facile de l’être que de nom puisqu’on peut aisément se fondre dans la foule. Les églises qui se réunissent dans les maisons favorisent la simplicité, la vitalité, l’intimité et la pureté que Dieu veut pour Son église.
  5. L’église du Nouveau Testament a clairement désigné des responsables (anciens, pasteurs, évêques). Néanmoins, ces responsables dirigeaient plus par l’exemple et la persuasion que par le commandement. Un consensus de toute la congrégation sous la conduite des anciens était de première importance dans la prise de décisions (Mt 18:15-20, Lc 22:24-27, Jn 17:11, 20-23, 1 Co 1:10, 10:17, Ep 2:19-20, 4:13-17, Ph 2:1-2, 1 P 5:1-3). Parvenir à un consensus est possible dans une église où chacun se connait, s’aime, se soutient, est patient avec l’autre, et est engagé envers l’autre. Cependant, plus le groupe s’agrandit, plus il est difficile de maintenir des relations et de communiquer. Dans une grande congrégation, le pasteur tient plutôt le rôle de chef de direction d’une société.
  6. L’église du premier siècle a bouleversé le monde entier (Ac 17:6) et elle l’a fait en mettant en pratique le modèle d’église-maison du Nouveau Testament. Les églises-maison ne sont pas coûteuses, sont dirigées par les laïcs, se reproduisent rapidement et ont un fort potentiel de croissance par l’évangélisation. De petits moyens peuvent mener loin! Pour Dieu, de grandes œuvres ne dépendent pas de grandes capacités. Paul a rappelé que « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages, et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes, et Dieu a choisi les choses viles du monde et les plus méprisées, même celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant lui. » (1 Co 1:27-29).
  7. Le Nouveau Testament nous presse de soutenir avec générosité les missionnaires, les évangélistes, les anciens compétents et les pauvres (1 Co 9, 1 Tm 5:17-18, 3 Jn 5-8). Lequel de ces deux groupes de croyants serait le plus en mesure de financer des implanteurs d’église et de subvenir aux besoins des pauvres : un millier de croyants assemblés dans une église traditionnelle avec son propre sanctuaire, auquel on a joint une aile pour l’école du dimanche et un centre pour la famille (un gymnase) ou bien un millier de croyants répartis dans des églises-maison s’entraidant en réseau? Des sondages effectués par des congrégations protestantes en Amérique révèlent qu’environ 80 % des revenus de l’église servent aux bâtiments, au personnel et aux programmes internes; 20 % seulement vont à l’évangélisation et à l’aide. Dans les réseaux d’églises-maison, ces pourcentages sont facilement réversibles. Être libéré du fardeau de construire des bâtiments d’église et d’assumer les dépenses qu’ils entraînent permet d’investir de plus grosses sommes d’argent dans le soutien aux ouvriers de l’église et aux pauvres.
  8. Puisqu’ils se réunissaient presque exclusivement dans des maisons privées, la congrégation typique de l’ère apostolique était petite. On ne mentionne jamais de nombre exact dans les Écritures, mais il n’y avait généralement pas plus de gens que ce qu’un salon de taille moyenne peut contenir sans qu’on y soit trop à l’étroit. Le modèle est conçu pour de petites églises et non des grosses. Au sujet de la taille des maisons du premier siècle, Robert Banks, professeur au séminaire Fuller, a écrit « la salle familiale d’une maison relativement aisée pouvait contenir environ 30 personnes tout en étant confortable — peut-être une moitié de plus si absolument nécessaire […] il est peu probable qu’une réunion de “toute l’église” aurait excédé les 40 ou 45 personnes, et ça peut bien avoir été moins […] Dans aucun cas on ne doit penser qu’elles ont été plus grandes […] Même les réunions de “toute l’église” étaient assez petites pour qu’une relation intime se développe entre ses membres. »4

CONCLUSION
Nous ne préconisons pas de se réunir dans les maisons simplement pour se réunir dans les maisons. Nous avançons que l’église apostolique n’a pas construit de bâtiments d’église en grande partie parce qu’elle n’en avait tout simplement pas besoin. La volonté de Dieu pour l’église typique est qu’elle soit de la taille d’un salon. Les lettres qui ont été écrites aux différentes églises du Nouveau Testament ont été écrites à des églises-maison. Parce qu’elles ont été écrites à des églises-maison, les instructions qu’elles contiennent sont adaptées au fonctionnement d’une petite congrégation — elles n’étaient pas destinées à être appliquées à un grand groupe. Pour cette raison, elles ne fonctionnent pas dans un tel contexte. Essayer d’appliquer les pratiques de l’église du Nouveau Testament à une grande église contemporaine est tout aussi anormal que de verser du vin nouveau dans de vieilles outres (Mt 9:17).

 

DEUXIÈME PARTIE

Que peut faire l’église pour empêcher que la famille hôte ne se fatigue de recevoir? Les écrits du Nouveau Testament nous indiquent que le même couple accueillait l’église chaque semaine. C’était probablement dû au fait que les plus grandes maisons dont on avait besoin pour accueillir quelques dizaines de personnes n’étaient pas en grand nombre. Certaines personnes ont vraiment un don pour l’hospitalité et se feront un plaisir d’être les hôtes chaque semaine. Cependant, cela peut être très exigeant. C’est particulièrement un problème lorsque l’une des personnes du couple ne comprend pas l’autre. Généralement, la personne inconsciente de l’ampleur de la tâche (habituellement l’homme) ne comprendra pas le fardeau que porte l’autre (généralement la femme) en accueillant l’église chaque semaine. Des membres de l’église pourraient venir aider à nettoyer avant et après la réunion. Une autre option est de faire une rotation du lieu de rencontre chaque semaine en se partageant la tâche entre ceux qui ont une demeure appropriée pour cela. C’est bien que les autres apprennent à être hospitaliers! De plus, chaque maison peut avoir ses propres règles, comme : enlever ses souliers en entrant, ne pas sauter sur les divans, ne pas manger dans le salon, etc.

Que faire si les maisons sont petites et inadéquates pour les réunions? Cela peut être un vrai problème. Bien sûr, les maisons en Chine sont petites et ils se réunissent quand même là pour l’église! On peut alors agrandir la maison pour faire la salle de réunion plus grande, défaire un mur, ou bien enlever plusieurs meubles de la salle de réunion ou encore se réunir tout près dans un garage. Si tout cela est impossible, louer un local ou autre chose de semblable peut faire l’affaire, pourvu que l’objectif ne soit pas d’y avoir plus de gens que ce qu’une maison moyenne aisée pourrait contenir. L’église-maison typique du premier siècle était composée de dizaines de personnes et non de centaines.

Comment éviter que les voisins ne se plaignent des véhicules? Faites une rotation de la réunion d’église chaque semaine dans des maisons différentes, garez-vous tous du même côté de la rue et dans l’entrée autant que possible afin de libérer la rue, garez-vous à une école près ou à un magasin fermé, etc. Rappelez-vous aussi que l’idée est de commencer une nouvelle église lorsque l’église en place devient trop nombreuse. Il ne devrait pas y avoir tant de véhicules à garer.

Quels peuvent être les dommages causés à une propriété lorsqu’on est hôte pour l’église? Des breuvages renversés, de la nourriture échappée sur les meubles, des marques de crayons sur le plancher et sur la nappe, des traces de boue, etc. Lors d’une réunion d’église une adolescente a foncé à travers une porte patio (porte-fenêtre) fermée. Soyez mentalement et (médicalement) préparés aux accidents.

Comment s’y prendre lorsque les enfants d’un visiteur ou bien ceux d’un couple qui s’est joint récemment ne se comportent pas bien? Pour certains couples, les standards d’un comportement social acceptable varient beaucoup des standards des autres. Cela pourrait vous choquer ou vous étonner de voir à quel point certains parents sont indifférents aux actions destructrices de leurs enfants. Dans de tels cas, vous devez leur demander directement avec calme et politesse de s’occuper de leurs enfants. (Et attendez-vous à ce qu’ils soient offensés, peu importe avec quel tact vous leur en parlez!) Sans doute, ils n’auront pas une bien bonne idée de comment calmer leurs enfants, alors soyez prêts à les aider pour l’éducation des enfants. Ayez une bonne réserve de livres au sujet de l’éducation des enfants que vous pourriez donner.

Les réunions maison ne sont pas faciles, mais elles suivent le modèle du Nouveau Testament.

— Steve Atkerson
02/23/07

NOTES
1 Graydon F. Synder, Church Life Before Constantine (Macon, GA: Mercer University Press: 1991) 166.
2 Ibid., 67.
3 Williston Walker, A History of The Christian Church (New York, NY: Charles Scribner’s Sons, 1970) 43.
4 Robert Banks, Paul’s Idea of Community: The Early House Churches in Their Historical Setting (Grand Rapids, MI: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1988), 41-42.

Questions à discuter

  1. Pourquoi les églises-maison était-elle la norme dans le Nouveau Testament, et pendant combien de temps le sont-elles restées?
  2. Quelles sont les preuves que la persécution et la pauvreté n’étaient pas les seules raisons que l’église du premier siècle se réunissait dans les maisons?
  3. Certains disent que les églises-maison convenaient à l’église dans son enfance, mais non dans sa maturité. Il était juste et naturel, ajouteront-ils, pour elle de croître au-delà des limites d’une maison. Qu’en pensez-vous?
  4. Pourquoi les apôtres auraient-ils intentionnellement laissé un modèle d’église-maison?
  5. De la perspective pratique de la vie d’église, quels avantages y a-t-il à se réunir dans une maison pour un croyant individuel?
  6. Que faire lorsque l’église grandit et devient trop grande pour la maison?
  7. Devons-nous croire que de se réunir dans les maisons n’était qu’un détail circonstanciel du plan pour la vie d’église, ou bien cet aspect est-il autant voulu que les autres tels que les réunions participatives, célébrer le Repas du Seigneur comme un repas complet et le consensus d’assemblée? Pourquoi?
  8. En quoi le nombre de personnes a-t-il une influence sur la capacité d’une église d’avoir une réunion participative ou d’atteindre un consensus d’assemblée?
  9. Quels avantages pour la croissance et la multiplication l’approche église-maison a-t-elle par rapport à une approche axée sur un bâtiment d’église?
  10. Comment une église du premier siècle faisait-elle pour grandir sur le plan numérique tout en continuant à se réunir dans des maisons privées?
  11. Quels problèmes peut-il arriver lorsqu’on accueille chez soi l’église pour la réunion?
  12. Que peut-on faire lorsqu’une maison est carrément trop petite pour accueillir la réunion d’église?
  13. Quelle influence psychologique l’endroit que l’on choisit pour la réunion peut-il avoir sur la réunion elle-même ou sur les gens qui y participent?

Remarque : La NTRF offre aussi des ressources pour l’enseignant afin de l’aider à diriger une discussion au sujet de la vie d’église du Nouveau Testament. Demandez The Practice of The Early Church: A Theological Workbook (Leader’s Guide) à www.NTRF.org.