Des réunions interactives?
Steve Atkerson
Le premier chant commence à 10 h 30 le dimanche matin. Avant cela, les gens s’embrassent et se saluent, amènent leur nourriture, font entrer les enfants, se servent du café ou jasent ensemble. Ce premier chant est le signal pour que tous se rejoignent au salon afin que la partie plus formelle de la réunion commence. Habituellement, on est dix familles et deux célibataires. Si on compte les enfants, on est environ cinquante personnes. Quelques-uns arrivent habituellement en retard. Il y a normalement assez de chaises pour les adultes et les enfants s’assoient par terre près de leurs parents. Les jeunes enfants colorient ou jouent calmement avec leurs jouets durant toute la réunion. Les gens s’habillent de manière simple et décontractée.
Les musiciens (un banjo, un djembé, deux guitares et une mandoline) n’essaient pas de passer pour des directeurs de chants. Leur but est simplement de faciliter et d’accompagner les chants du groupe. Selon les requêtes de ceux qui sont présents, on chante plusieurs chants ou quelques-uns seulement. La prière spontanée est souvent offerte entre deux chants, et parfois d’autres suivent et prient tour à tour. Il n’y a pas de bulletin ni d’ordre de service, quoique tout est fait de manière appropriée et ordonnée. Seule une personne à la fois peut parler. La directive première est que tout ce qui est dit ou fait doit servir à nourrir, édifier, encourager ou fortifier toute l’église.
Parfois plusieurs frères enseignent. D’autres semaines, il n’y a personne qui apporte de parole d’instruction. Ceux qui ont la tâche d’enseigner se préparent avant la réunion, mais il est rare que l’on désigne officiellement d’avance quelqu’un pour enseigner. Parsemés parmi les chants et les enseignements, des témoignages sont partagés sur la providence de Dieu, ainsi que des leçons apprises, des prières répondues, des événements encourageants, etc. Il y a parfois des moments de silence. Fréquemment, un ouvrier chrétien en visite fait un compte rendu de son ministère et de l’œuvre de Dieu ailleurs.
Ce n’est ni un spectacle, ni une représentation. Il n’y a pas de modérateur ou de maître de cérémonie. À moins qu’il y ait un problème à régler, un visiteur ne saurait même pas qui sont les responsables. Il n’y a pas d’heure déterminée pour la fin de la réunion. Souvent, elle prend une heure trente à deux heures. On termine la réunion parce que les chants et les enseignements sont terminés, parce que les enfants n’en peuvent plus, ou bien parce que tout le monde a faim. Généralement, la réunion se termine par une prière. Ensuite, les gens restent pour un temps de communion aussi longtemps qu’ils le veulent. La réunion laisse habituellement place au Repas du Seigneur, un repas complet que tous apprécient.
La réunion d’église décrite ci-dessus n’est pas fictive. De telles réunions se tiennent chaque Jour du Seigneur à travers le monde. Elles se tiennent même à des endroits aussi improbables que l’Angleterre, l’Amérique, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande! Elles ont pour modèle les réunions d’église décrites dans le Nouveau Testament. Les croyants modernes sont si habitués d’aller dans des églises avec des sanctuaires spéciaux, des vitraux, des clochers, des orgues, des bancs, des chaires, des chorales, des bulletins et des directeurs de chants qu’on suppose que les Écritures dictent de tels pratiques et accessoires. À la vérité, les réunions d’église du Nouveau Testament différaient grandement de ce qui est pratiqué aujourd’hui.
DES ARGUMENTS BIBLIQUES EN FAVEUR DES RÉUNIONS INTERACTIVES
En effet, les réunions d’église interactives sont bibliques. Par exemple, Paul a demandé aux Corinthiens : « Que faut-il donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation, une interprétation? Que tout se fasse pour l’édification » (1 Co 14:26).
N’aurait-on pas mieux décrit la plupart des services des églises modernes si les mots « une seule personne » avaient été utilisés plutôt que le mot « chacun »? Ce passage rend clair que les réunions d’église étaient à l’origine très différentes de celles d’aujourd’hui. Il y avait de l’interaction, de la spontanéité et de la participation. Il n’est pas faux de dire qu’il n’y avait pas vraiment de spectateur, car tous les frères pouvaient entrer en scène (tout dépendant des dons et de la direction de l’Esprit).
L’aspect spontané et participatif des réunions de l’église du premier siècle est aussi évident d’après les recommandations faites à ceux qui parlent en langues : « S’il y en a qui parlent une langue, qu’il n’y en ait que deux ou trois, tout au plus, et l’un après l’autre; et qu’il y en ait un qui interprète. S’il n’y a point d’interprète, que celui qui parle une langue se taise dans l’Église, et qu’il parle à lui-même et à Dieu. » (1 Co 14:27-28).
Était-il prévu que ceux qui parlent des langues inconnues allaient parler? Vraisemblablement pas, compte tenu de la nature surnaturelle de ce don. Il est évident que les réunions étaient participatives du seul fait que jusqu’à trois personnes pouvaient parler en langues et qu’un interprète devait aussi être présent.
Les instructions données aux prophètes dans 1 Corinthiens 14:29-32 indiquent aussi la nature participative de leurs assemblées. On nous dit « Qu’il n’y ait aussi que deux ou trois prophètes qui parlent, et que les autres jugent. » (14:29). La nature spontanée de la participation se voit aussi dans 14:30-31a : « Et si un autre assistant a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser l’un après l’autre ». De toute évidence, quelques prophètes venaient à l’église sans avoir préparé quelque chose à dire, mais ils recevaient une révélation pendant qu’ils étaient assis en train d’écouter.
L’un des passages les plus controversés du Nouveau Testament se trouve dans 1 Corinthiens 14:33b-35 et concerne le silence des femmes pendant la réunion. Peu importe l’interprétation qu’on donne à ce passage, Paul n’aurait pas eu besoin d’écrire ceci si les réunions d’église du premier siècle n’avaient pas été interactives. Paul n’aurait probablement pas l’occasion d’écrire ceci aux églises modernes puisqu’en général, personne n’a le droit de parole s’il n’est pas membre du personnel pastoral. Il est sous-entendu au verset 14:35 que les gens pouvaient poser des questions à ceux qui prenaient parole durant la réunion d’église : « Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ». Même si Paul voulait simplement dire que les femmes ne pouvaient poser de question, il demeure que les hommes étaient libres de le faire. Le fait à retenir est que la réunion d’église n’est pas l’affaire d’une seule personne. Ceux qui s’assemblent doivent faire des interventions édifiantes et encourageantes.
Presque chaque lettre du Nouveau Testament est un « écrit de circonstance » puisqu’elles ont été écrites en réponse à des problèmes locaux. Il est clair que quelques-uns à Corinthe voulaient que leurs réunions se déroulent différemment de ce que ce passage indique. Certaines choses n’allaient probablement pas à Corinthe concernant quelques aspects des réunions d’église. C’est évident en raison des deux questions qui leur sont posées « Est-ce de vous que la parole de Dieu est venue, ou n’est-elle parvenue qu’à vous seuls? » (1 Co 14:36).
La parole de Dieu ne venait décidément pas des Corinthiens, et elle n’était certainement pas parvenue qu’à eux. Ces questions avaient pour but de convaincre les croyants de Corinthe qu’ils n’avaient ni le droit, ni l’autorisation de mener leurs réunions d’une façon autre que ce qui avait été prescrit par les apôtres. Il s’ensuit que tout ce qui s’appliquait aux églises de Corinthe s’applique aussi à nous aujourd’hui. La correction inspirée a eu pour but d’assurer une participation ordonnée aux assemblées de l’église et non de l’empêcher. Paul a écrit « C’est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez point de parler des langues. Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre. » (14:39-40).
D’avoir des réunions spontanées et participatives est considéré comme un ordre. Selon 1 Corinthiens 14:37, « Si quelqu’un croit être prophète, ou inspiré, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur. ». Ainsi, 1 Corinthiens 14 n’est pas seulement une description des premières réunions d’église. C’est plutôt une prescription indiquant la façon que notre Seigneur veut que les réunions de l’église entière soient dirigées. Ce ne sont pas toutes les assemblées de croyants qui doivent être interactives — seulement les rassemblements réguliers de toute l’église le Jour du Seigneur. D’autres genres de réunions qui ne sont pas nécessairement interactives sont aussi appropriées (des croisades d’évangélisation, des services de louange, des séminaires, etc.) Il faut seulement prendre garde que des réunions plus grandes où seul un petit groupe mette exclusivement ses dons en pratique ne viennent se substituer au rassemblement hebdomadaire et participatif de l’église locale le Jour du Seigneur.
Lorsque l’on comprend le contexte historique de l’église du premier siècle, il n’est pas surprenant que les réunions de l’église de l’époque étaient interactives. Les premiers croyants dans la plupart des régions de l’Empire romain étaient Juifs. Ils étaient habitués de s’assembler dans les synagogues qui étaient, jusqu’à un certain point, ouvertes à la participation de ceux qui s’y trouvaient. Un regard attentif au livre des Actes révèle que les apôtres n’auraient pas pu évangéliser de la manière qu’ils l’ont fait à moins que les synagogues ne laissent la parole aux gens de la congrégation (13:14-15, 14:1, 17:1-2, 17:10, 18:4, 19:8). Apparemment, on permettait aux apôtres de prendre parole pendant les réunions de la synagogue. Si les réunions des synagogues du premier siècle avaient été semblables à la plupart des services des églises du vingt-et-unième siècle, Paul et ses compagnons auraient dû trouver un autre moyen d’atteindre les Juifs avec l’Évangile!
Il y a d’autres exemples bibliques. Dans Actes 20:7, on voit que Paul a parlé (« discouru » dans la Ostervald) avec l’église de Troas jusqu’à minuit. Le mot grec traduit par « discourir » est dialegomia, ce qui veut dire « considérer et discuter, argumenter ». Même qu’il est à l’origine de notre mot français « dialogue ». Visiblement, cette réunion à Troas était interactive. Ayant connu Christ en personne, Paul était probablement celui qui parlait le plus, mais son enseignement n’était pas nécessairement un monologue ininterrompu.
De plus, l’auteur d’Hébreux presse ses lecteurs : « N’abandonnons point notre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de faire, mais exhortons-nous les uns les autres » (10:25). Les premiers chrétiens s’exhortaient les uns les autres lorsqu’ils s’assemblaient. Il est évident qu’ils se réunissaient pour faire cela. Bien sûr, ces encouragements se faisaient grâce à l’interaction. De plus, les croyants sont enseignés dans Hébreux 10:24 à se réunir afin de stimuler en chacun l’amour et les bonnes œuvres. Cela aussi exige de l’interaction. Comment les relations de type « les uns les autres » se réalisent-elles dans un service moderne?
Le but ultime de tout ce qui était fait dans les assemblées de l’église était, selon Paul, « pour l’édification » (1 Co 14:26). Le mot grec employé ici, oikodome, veut dire « construire » ou « édifier ». Thayer a relevé dans son lexique qu’il s’agit d’une action pour promouvoir la croissance de l’autre en Christ. Ainsi, chaque commentaire fait dans les réunions d’église devrait servir à encourager, nourrir, fortifier et édifier les autres croyants présents. S’il ne satisfait pas à ces critères, il est inapproprié et ne devrait pas être dit. Tous les enseignements doivent être véridiques et inspirants. De même, les questions devraient ultimement servir à fortifier toute l’assemblée. Tous les chants doivent être édifiants. Chaque témoignage sert aussi à édifier l’église. Comme Pierre a dit, « Si quelqu’un parle, qu’il parle selon les oracles de Dieu » (1 P 4:11). Dans la même ligne de pensée, Paul privilégiait la prophétie au parler en langues public. La raison est que ceux qui prophétisaient dans la réunion d’église s’adressaient aux autres pour leur « édification, exhortation et consolation » (1 Co 14:3) dans le but que l’église soit « édifiée » (14:5). Les Corinthiens étaient enseignés à « chercher à avoir abondamment les dons spirituels pour l’édification de l’Église » (14:12). Tout ceci montre bien la nature participative des assemblées de l’église du premier siècle (participative dans le sens où tous les frères pouvaient s’adresser à l’assemblée).
Une dernière observation : on appelle souvent les rassemblements de l’église d’aujourd’hui des cultes. Ce titre suggère que la raison pour laquelle les chrétiens se réunissent régulièrement est d’adorer Dieu. Pourtant, le Nouveau Testament ne qualifie jamais une réunion d’église de culte. Comme on l’a déjà vu, les Écritures nous disent que l’église du premier siècle s’assemblait d’abord dans le but de s’édifier et de se fortifier mutuellement.
Ne méprenez pas mes paroles. Adorer Dieu en groupe peut certainement contribuer à l’édification de l’église. Cependant, l’adoration n’est pas la seule activité qui peut édifier. Le problème, c’est en partie d’appeler la réunion un culte. Premièrement, les réunions d’église doivent permettre une contribution significative de la part de l’auditoire et non pas un service où tout est fait pour eux. Deuxièmement, un tel titre suggère que l’adoration est la seule activité appropriée à faire. Les autres moyens d’édifier sont considérés comme moins importants. Les gens s’attendent ainsi à vivre une expérience émotionnelle comme celles engendrées par l’architecture des églises, les chandelles, les sanctuaires silencieux, les vitraux, la musique inspirante, et la présentation d’un programme qui est essentiellement une représentation. Avec de telles attentes non bibliques, une réunion vraiment biblique comme dans 1 Corinthiens 14 semblera étrange, inconfortable et même déconcertante.
Alors que faire de l’adoration? Jésus a dit à la femme au puits : « le temps vient que vous n’adorerez plus le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem » (Jean 4:21-24). En disant cela, Il a établi clairement que l’adoration sous la nouvelle alliance n’aurait rien à voir avec un endroit particulier. Cela va au-delà du « dimanche matin onze heures » et ne devrait pas être confiné à aucun sanctuaire d’église.
Il y a surtout deux mots grecs pour adoration dans le Nouveau Testament. Le premier est proskuneo et désigne l’attitude de contemplation de Dieu dans l’adoration. C’est s’humilier devant le Père. C’est une attitude de révérence, d’appréciation, de crainte et d’émerveillement.
La mise en pratique de cette attitude de dévotion personnelle est exprimée par le deuxième mot qui signifie adoration dans le Nouveau Testament, (latreia), et qui fait référence à un style de vie d’obéissance et de service. L’adoration est donc à la fois une attitude et une action. Comme Francis Scott Key l’a formulé dans un hymne : « Comme les mots ne peuvent l’exprimer, que ma vie proclame Tes louanges. » Ainsi, bien que notre participation à une réunion d’église hebdomadaire soit indéniablement un acte d’adoration, il en est de même lorsque nous travaillons honnêtement, disciplinons nos enfants, aimons nos familles, etc. Notre vie quotidienne est un acte d’adoration continuel.
L’assemblée du dimanche sert au bien des gens présents. Dieu n’a pas besoin d’être fortifié, car Il n’est pas faible. Le Seigneur n’a pas besoin d’encouragement puisqu’Il n’est ni fatigué, ni découragé. Jésus ne manque de rien, mais Son peuple a des besoins. Le but premier de la réunion d’église est d’équiper le peuple de Dieu afin qu’il L’adore et Le serve une autre semaine (He 10:24-25). C’est pour inciter les élus à une adoration et une obéissance plus grande.
DES ARGUMENTS LOGIQUES EN FAVEUR DES RÉUNIONS INTERACTIVES
C’est un simple fait historique que l’église du premier siècle s’assemblait dans les maisons de ses membres. Aucun bâtiment d’église n’a été construit durant l’ère du Nouveau Testament, ni durant les deux cents ans qui ont suivi. Cela veut donc dire qu’ils avaient de petites assemblées plutôt que des grandes. Des assemblées plus petites écartent la possibilité que ces toutes premières réunions consistaient d’un sermon éloquent prononcé devant une foule d’auditeurs silencieux.
Lorsque le christianisme a été fait la religion officielle de l’Empire romain, les temples païens ont été convertis en bâtiments d’église par un décret du gouvernement. Les croyants ont été menés hors de leurs maisons et conduits dans de larges basiliques. De si grands rassemblements prirent bien sûr la forme d’une représentation ou d’un service. L’enseignement interactif a disparu et l’instruction s’est faite par le monologue. L’auditoire n’avait pas le droit de poser de questions. La spontanéité était perdue. La participation individuelle était étouffée. L’aspect relationnel de l’assemblée est devenu impossible. Tout le caractère informel de la réunion a cédé sa place à la formalité. Les responsables de l’église ont commencé à porter des habits spéciaux. On a inventé des pratiques de culte : l’encens, des icônes, des gestes, etc. Cela continue même aujourd’hui à une échelle plus ou moins grande. Bref, les voies du Nouveau Testament ont été délaissées pour celles de l’homme.
Quel type de réunion d’église convient mieux au peuple de Dieu? Nous ne nions pas qu’entendre chaque semaine la Parole de Dieu proclamée par les responsables de l’église que nous appelons aujourd’hui prédicateurs ou pasteurs-enseignants fait beaucoup de bien. De chanter de grands hymnes inspirants d’adoration est aussi bénéfique. Néanmoins, selon la Bible, assister à un simple culte n’équivaut pas à participer à une réunion complète d’église.
Laisser participer les frères qui le désirent en leur laissant la parole pendant les réunions permet à l’Esprit de se mettre à l’œuvre par les différents dons qui sont exercés. Ne pas leur permettre d’être exercés produit l’atrophie et même l’apathie. Selon ce que Paul a écrit, Dieu peut donner la tâche à plusieurs frères, indépendamment des autres, d’apporter un enseignement. L’apprentissage est multiplié à l’aide de questions appropriées qui sont posées au locuteur. Le groupe peut apporter des applications ou des illustrations additionnelles à la parole d’instruction. Les nouveaux croyants apprennent à réfléchir selon la Bible avec l’esprit de Christ lorsque des croyants plus matures raisonnent ensemble. La maturité s’acquiert donc rapidement. Les frères font leur la réunion, ils prennent la responsabilité pour ce qui s‘y fait et deviennent des participants actifs plutôt que des spectateurs passifs.
DES TÉMOIGNAGES DE SPÉCIALISTES EN FAVEUR DES RÉUNIONS INTERACTIVES
Les chercheurs s’entendent pour dire que les assemblées d’église du Nouveau Testament étaient complètement ouvertes et participatives, sans personne pour diriger à l’avant. Par exemple, Dr. Henry Sefton, dans A Lion Handbook – The History of Christianity (Le manuel du lion — L’histoire du christianisme) affirme, « L’adoration dans l’église-maison était faite de façon intime où tous ceux qui étaient présents y prenaient part activement […] (cela) a changé d’une “action commune de l’église entière” à “un service donné par le clergé que les laïcs écoutent” ».1
Ernest Scott, dans The Nature of the Early Church (La nature de l’église du premier siècle), écrit, « La mise en pratique des dons spirituels était alors une caractéristique du culte du premier siècle. Ces dons pouvaient varier par leur nature et leur mesure selon la capacité de chacun, mais ils étaient accordés à tous et on permettait à tous ceux qui étaient présents de participer durant le service […] Chaque membre était convié à contribuer personnellement au culte commun. »2
Dans le journal Mid America Baptist Theological Journal, Dr. J. Milikin a affirmé que dans les premières congrégations chrétiennes « l’Esprit avait apparemment une liberté d’expression pleine et entière. Dans l’assemblée publique, une personne pouvait avoir un psaume, une autre un enseignement, une autre une révélation, une autre une parole en langues ou un autre une interprétation. »3
Dr. John Drane, dans Introducing the New Testament (Introduction au Nouveau Testament), a écrit, « Dans les premiers jours […] leur culte était spontané. Cela semblait être l’idéal, car lorsque Paul décrit comment une réunion d’église devrait fonctionner, il parle de la participation de plusieurs, sinon de tous, guidée par l’Esprit […] Il était normal que chacun ait la liberté de participer dans un tel culte. Cette situation idéale où chacun est inspiré par le Saint-Esprit démontrait bien l’expression parfaite de la liberté chrétienne. »4
A. M. Renwick, dans The Story of the Church (L’histoire de l’Église) a dit « L’essence même de l’organisation de l’église et de la vie et du culte du chrétien [….] c’était la simplicité […] Leur culte était libre et spontané sous la direction du Saint-Esprit et n’était pas encore rendu inflexible en raison de l’emploi d’un manuel de dévotion. »5
DES ASPECTS PRATIQUES
L’un des aspects des réunions du Nouveau Testament encore pratiqué aujourd’hui est le chant. L’église d’Éphèse avait reçu cette directive : « Entretenez-vous ensemble par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur » (Ep 5:19). De la même façon, les Colossiens ont été exhortés à « Que la parole de Christ habite abondamment en vous, en toute sagesse. Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres, par des psaumes, et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant dans vos cœurs au Seigneur, avec reconnaissance. » (Col 3:16). Ce qui est peut-être moins familier aux croyants modernes cependant, c’est l’accent sur le « entretenez-vous » (Ep 5:19) et le « réciproquement » (Col 3:16) par le chant. Selon 1 Corinthiens 14:26, chacun des frères avait la possibilité d’apporter un hymne. Il n’est jamais question dans le Nouveau Testament d’un ministre de la musique ou d’un directeur de chant qui prend le contrôle des chants. C’est certainement une bénédiction d’avoir des musiciens de talent qui peuvent assister la congrégation dans l’adoration et les chants. Cependant, pour être fidèles aux prescriptions du Nouveau Testament, les musiciens doivent être prudents afin de ne pas jouer comme sur une scène dans un spectacle. On doit laisser aux frères de l’église la liberté et la responsabilité de demander à chanter les chants qu’ils ont choisis quand ils le veulent.
Pour suivre sur cette même note (jeu de mots intentionnel!), certains chrétiens sont catégoriquement contre l’utilisation d’instruments de musique dans les réunions d’église. Cependant, le mot grec qui donne « hymne » (1 Co 14:26) est traduit à partir du mot psalmos qui veut littéralement dire « chants accompagnés d’un instrument à cordes ». Puisque les instruments ne sont pas interdits et puisqu’il n’y a aucun cas où on spécifie de ne pas les utiliser, c’est sans doute une question où chaque église a la liberté de décider de leur utilisation.
Un autre aspect des réunions du premier siècle qui est toujours pratiqué aujourd’hui est l’enseignement de la Parole de Dieu. Notre Seigneur a enseigné aux apôtres à faire de toutes les nations des disciples et de leur enseigner à garder tout ce qu’Il leur avait prescrit. (Mt 28:20). Par conséquent, on voit dans Actes 2:42 que l’église de Jérusalem persévérait dans l’enseignement des apôtres. Plus loin, l’enseignement est nommé comme étant un don spirituel dans Romains 12:7 et 1 Corinthiens 12:28. De plus, l’un des critères pour être ancien est d’avoir la capacité d’enseigner (1 Tm 3:2). Les anciens qui se consacrent à l’enseignement sont dignes d’un double honneur (soutien financier, 1 Tm 5:17-18). Cependant, dans 1 Corinthiens 14, l’enseignement est mentionné comme une simple activité parmi d’autres. L’enseignant ne prend pas une place de premier plan tel qu’on le voit dans les réunions d’église conventionnelles d’aujourd’hui. Chacun des frères en règle avec l’église pouvait avoir l’opportunité de contribuer par une parole d’instruction (14:26).
Tout cela exige de notre part de reconnaître l’importance de ceux qui sont appelés à servir par l’enseignement. Néanmoins, nous devrions laisser n’importe quel frère enseigner dans nos assemblées régulières qui suivent le modèle de 1 Corinthiens 14. En pratique, cela suggère aussi que durant les réunions qui suivent le modèle de 1 Corinthiens 14, les enseignements devraient tendre à être courts plutôt que longs afin de permettre à ceux qui le désirent d’enseigner.
Étonnamment, les pasteurs et les anciens ne sont pas même mentionnés dans 1 Corinthiens 14. C’est peut-être parce que les pasteurs ne dominaient pas ces genres de rassemblements avec leurs enseignements. Cela ne veut pas dire que les anciens n’enseignaient pas dans les réunions, mais il est clair dans 1 Corinthiens 14 que d’autres que les anciens pouvaient le faire. Ainsi, l’auteur d’Hébreux a fait cette remarque générale : « vous deviez, avec le temps, être des maîtres » (5:12). Il est évident par la salutation qu’il ne parlait pas des responsables (« saluez tous vos conducteurs »13:24), révélant ainsi qu’il ne s’attendait même pas à ce que les anciens lisent la lettre! Il demeure que s’il est possible pour quelqu’un d’enseigner, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il doit enseigner. Les anciens doivent rappeler à l’église la mise en garde de Jacques : « Mes frères, qu’il n’y en ait pas parmi vous beaucoup qui enseignent, car nous encourrons un jugement plus sévère. » (3:1). La mise en garde de Jacques prend tout son sens dans le contexte des réunions intimes et participatives qui caractérisaient l’église du premier siècle.
La présence des anciens est d’autant plus essentielle en raison de cette liberté qu’ont tous les frères d’enseigner. Si un frère apporte un enseignement ou une application erroné, les anciens doivent corriger l’erreur avec douceur. Timothée, un ouvrier apostolique temporairement en poste à Éphèse, devait « recommander à certaines personnes de ne pas enseigner une doctrine étrangère » (1 Tm 1:3). Les Écritures nous disent aussi que l’une des qualités d’un ancien est qu’il doit être « Attaché à la véritable doctrine qui doit être enseignée, afin qu’il soit capable, tant d’exhorter, selon la saine doctrine, que de convaincre ceux qui s’y opposent. » (Tt 1:9). De la même façon, on a dit à Tite : « Enseigne ces choses, exhorte, et reprends avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. » (Tt 2:15). Dans son vieil âge, l’apôtre Jean a fait cette mise en garde contre un séducteur avéré : « ne le recevez point dans votre maison » (2 Jn 1:10). (On peut facilement voir comment les instructions de Jean peuvent s’appliquer aux églises-maison ayant des réunions interactives.)
Évidemment, certains frères sont plus qualifiés que d’autres pour enseigner. Un homme âgé et pieux, doué pour l’enseignement, qui aime le Seigneur, qui a étudié la Bible et a servi les autres toute sa vie aura des réflexions profondes à partager avec l’église. Particulièrement en présence de tels hommes, les autres devraient être « prompt à écouter, lent à parler » (Jc 1:19). Des moments particuliers devraient être mis à part afin de laisser à un tel homme l’opportunité d’exposer la Parole de Dieu. Cependant, ces réunions d’enseignement devraient être considérées soit comme des réunions d’ouvriers, des réunions apostoliques ou encore des réunions de ministère, et non pas comme des réunions d’église telles que dans 1 Corinthiens 14. Il y a un temps et un lieu pour les deux. La réunion du Jour du Seigneur doit être caractérisée par les petites contributions de plusieurs personnes plutôt qu’une grande contribution d’une seule personne.
Les églises charismatiques et pentecôtistes sont assez familières avec les révélations, les langues et les interprétations. Les églises qui pratiquent de tels dons devraient s’assurer de suivre rigoureusement les directives de 1 Corinthiens 14:26-32. Les langues non interprétées ne doivent pas être tolérées. Il y a une limite au nombre de personnes qui parlent en d’autres langues. Une seule personne à la fois devrait parler. Les prophéties doivent être jugées et n’importe qui désirant prophétiser doit s’attendre à ce que ses paroles soient jugées avec attention. Il n’y a pas de doute, quelques prophéties ou langues sont fausses. Faire de l’ordre dans ces choses peut s’avérer difficile et frustrant car ce sont souvent les gens trop émotionnels ou instables qui croient détenir ces dons. Peut-être est-ce pour cette raison qu’on a dit aux Thessaloniciens « Ne méprisez point les prophéties. Éprouvez toutes choses; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute apparence de mal. » (1 Th 5:20-22). Malgré cette abondance de paroles surnaturelles, il doit y avoir de l’ordre : « Or, les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes; Car Dieu n’est point pour la confusion, mais pour la paix. » (1 Co 14:32-33a). Les anciens sont les personnes clés qui s’assurent que tout ce qui est fait durant la réunion est fait « avec bienséance et avec ordre » (1 Co 14:40).
Certaines églises croient que les dons charismatiques ont cessé au premier siècle, ou bien qu’elles n’ont personne qui détient l’un de ces dons. Encore là, le principe des réunions interactives demeure. Les frères devraient malgré tout être libres d’apporter des enseignements de manière spontanée, de demander ou d’introduire des chants, de partager des témoignages, d’offrir une prière, de poser des questions aux personnes qui parlent, etc. En dépit de leurs soupçons théologiques, le passage suivant des Écritures est clair et devrait les pousser à réfléchir : « C’est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez point de parler des langues. » (1 Co 14:39). Les langues ont peut-être effectivement cessé, mais peut-être pas aussi. Sommes-nous si certains de notre théologie au point d’être prêts à contredire directement un commandement biblique?
Une autre considération pratique concernant les réunions interactives est la présence d’un modérateur ou d’un maître de cérémonie. Remarquez que rien n’est mentionné à ce sujet dans 1 Corinthiens 14. Au fur et à mesure qu’une église mature dans le cadre des rassemblements interactifs, le besoin d’une personne pour modérer diminuera. Idéalement, un visiteur dans une église qui fonctionne bien ne devrait même pas savoir qui sont les responsables, à moins qu’un problème ne requière une intervention de leur part.
Une mise en garde importante a été faite par l’auteur inspiré dans 1 Corinthiens 14:38. Après avoir affirmé que ces réunions interactives ordonnées étaient un « commandement du Seigneur » (14:37), il les met en garde que quiconque ignorait ce qui était commandé devait être ignoré. Bien qu’il ne soit pas clair ce que cela signifiait, une certaine forme de châtiment était évoquée. Il y aurait un prix à payer pour avoir ignoré le commandement du Seigneur concernant les réunions d’église.
DES PROBLÈMES POSSIBLES
Les auteurs de ce livre ont à eux tous plusieurs années d’expérience pratique dans les réunions interactives. Nous avons remarqué qu’il existe certains problèmes typiques auxquels il faut s’attendre. Nous les décrivons ici en détail dans l’espoir que ceux qui commencent à expérimenter des réunions interactives évitent quelques-unes des erreurs les plus communes.
Les spectateurs. Après avoir assisté pendant plusieurs années à des services, beaucoup de gens dans l’église sont habitués d’être assis silencieusement comme s’ils regardaient la télévision. Ça prend de l’encouragement et de la patience pour surmonter cela. Au début, participer réellement à la réunion semblera quelque peu gênant pour les gens. De l’incitation et de l’encouragement continuels de la part des responsables durant la semaine peuvent être nécessaires jusqu’à ce que les gens « percent le mur du son ». Les responsables peuvent inciter à l’interaction en demandant « Y a-t-il un témoignage que le Seigneur veut que vous partagiez? Y a-t-il un chant qui édifierait l’église? Y a-t-il un enseignement sur quelque sujet ou passage des Écritures? »
Si une corde était accrochée en travers d’un ruisseau au niveau de l’eau, différentes choses s’y attacheraient au cours de la journée, des choses qui autrement auraient passé tout droit. De la même façon, réfléchir tout au long de la semaine sur ce qu’on partagera à la réunion aide grandement. Si personne n’apportait de nourriture pour le repas agape, il n’y aurait pas de festin. Pareillement, si personne n’arrive à la réunion préparée à participer, il n’y aura pas vraiment de réunion! Mes frères, vos femmes passent-elles plus de temps à se préparer pour l’église (en cuisinant pour le festin agape) que vous le faites (en réfléchissant à quelque chose à partager à la réunion)?
Des remarques qui n’édifient pas. Parfois lorsque les gens se mettent à parler, ils deviennent trop à l’aise. Ils commencent à parler de choses qui n’édifient vraiment pas l’assemblée. Ce n’est pas parce que c’est une réunion libre que les gens peuvent dire tout ce qu’ils veulent. Les responsables doivent rappeler à l’église que tout ce qui est dit pendant la réunion doit avoir pour but d’édifier le corps et d’encourager tout le monde. Les réunions d’églises ne sont pas non plus des séances de thérapie pour les malades où toute l’attention est tournée vers une personne et ses besoins. Bien que de telles personnes aient besoin d’un suivi, cela doit être généralement fait à un moment autre que l’assemblée commune.
De fausses doctrines. L’attrait d’une réunion interactive peut être assez fort pour attirer ceux qui soutiennent une théologie aberrante et qui cherchent une place où promouvoir leur doctrine unique. Suivre le modèle biblique des réunions interactives ne doit pas donner l’occasion aux fausses doctrines de proliférer! La prévention et la correction de l’erreur est précisément l’une des raisons pour laquelle les anciens sont requis. Les anciens doivent être des hommes matures enracinés dans la foi. Ils doivent détecter et réfuter l’erreur lorsqu’ils l’entendent, ne lui laissant aucune place. Aucune doctrine contraire à l’orthodoxie historique chrétienne ne devrait être permise.
Appel à l’ignorance commune. Plutôt que d’étudier un sujet à l’avance et de l’apporter comme enseignement, des gens vont parfois venir à la réunion non préparés et ils lanceront simplement une question à l’église assemblée afin d’être répondu. C’est l’opposé d’apporter un enseignement. Cela produit l’effet contraire d’un enseignement. Les responsables devraient décourager les gens de poser à l’église de telles questions motivées par l’ignorance. Une telle question ne fait qu’attirer l’attention sur la personne qui l’a posée et n’a pas pour but d’édifier l’église. C’est trop centré sur soi car cela est fait dans le but de répondre à un besoin personnel. De plus, puisqu’il est peu probable que quelqu’un ait récemment étudié le sujet en question, l’ignorance commune s’accroîtra sûrement lorsque chacun donnera son opinion. Il n’y a simplement aucune alternative à l’étude attentive, systématique et en profondeur des Écritures en privé et avant la réunion. Il n’y a aucune excuse pour ne pas le faire.
Des réunions trop organisées. Les personnes habituées aux bulletins d’église voudront organiser d’avance l’enseignement, la musique et la prière. Attention, n’éteignez pas l’Esprit! Il est clair dans 1 Corinthiens 14 que les réunions d’église du Nouveau Testament étaient généralement spontanées.
Des visiteurs perturbateurs. Il y a plusieurs types de visiteurs perturbateurs. Des invités mal informés peuvent facilement troubler la réunion par des commentaires inutiles. Des gens centrés sur eux-mêmes tenteront de dominer la réunion. Des personnes dérangées mentalement parleront fort et souvent, ce qui dérange l’assemblée. Des gens critiques peuvent s’attaquer à ce que l’église fait ou croit dans les réunions. Des hérétiques verront les réunions interactives comme une chance de promouvoir leur fausse théologie. Les responsables sont essentiels dans de tels cas afin de restaurer l’ordre en toute sagesse et patience. Les visiteurs devraient être informés à l’avance des directives divines qui se trouvent dans 1 Corinthiens 14. Mieux vaut prévenir que guérir! (Lire le modèle de lettre aux visiteurs potentiels à la fin.) Il peut être approprié d’inviter la personne qui critique à exprimer ses opinions plus tard lorsque la réunion est terminée, soit pendant le temps de communion du Repas du Seigneur ou en privé avec les anciens.
Gérer le nombre de personnes. Il n’est pas à l’avantage des réunions interactives d’avoir trop ou pas assez de gens. Trop peu de gens peut être ennuyeux. Trop de gens peut gêner les plus timides et nuire au partage libre.
Les directeurs de chant. Les musiciens sont là pour accompagner les chants et l’adoration de l’église et non pour en avoir le monopole. Prenez garde aux directeurs de chants qui prennent le contrôle de la réunion pour en faire un spectacle.
La ponctualité. Les églises fondées sur les relations interpersonnelles sont reconnues pour leur retard. Si on annonce que la réunion commencera à une certaine heure, les responsables doivent s’assurer qu’elle commence à cette heure. C’est une question de courtoisie et de respect pour le temps des autres. Arriver à l’heure démontre aussi du respect. Être constamment en retard pour la réunion peut être interprété comme une agression passive. C’est du moins une impolitesse et un manque de considération.
Le maître de cérémonie. Certains responsables auront tendance à vouloir diriger les réunions comme s’ils étaient les hôtes d’un talk-show. Ces incitations seront peut-être nécessaires pour l’église à ses débuts, mais la maturité en diminuera le besoin. De plus, il n’y a rien de mal aux silences occasionnels. Soyez persuadés que l’Esprit Saint dirige l’assemblée. Idéalement, un visiteur dans une réunion inspirée de 1 Corinthiens 14 ne devrait même pas être capable de dire qui sont les anciens dans l’église. À moins qu’il y ait un problème, les anciens devraient se confondre avec les autres! Il faut toutefois admettre qu’un manque de participation de la part des membres peut s’avérer un problème. Dans ce cas, les anciens doivent diriger un peu plus afin d’encourager les autres à participer.
Les enfants. Le modèle du Nouveau Testament semble démontrer que les enfants étaient en compagnie de leurs parents lors des réunions. Par exemple, Paul voulait que certaines de ses lettres soient lues à toute l’église (voir Col 4:16). Selon Éphésiens 6:1-3, les enfants étaient présents lors des réunions de l’église d’Éphèse. Sinon, lors de la lecture de la lettre, ils n’auraient pu entendre les instructions que Paul leur adresse. (Comparez aussi Mt 19:13-15, Lc 2:41-50, Ac 21:5.)
Toutefois, un enfant très jeune qui pleure bruyamment devrait être éloigné de la réunion par ses parents jusqu’à ce qu’il se calme. On doit inciter les enfants plus âgés à être assis tranquillement ou bien à jouer silencieusement par terre pour ne pas déranger la réunion. Certains parents vont parfois oublier d’être attentifs à cela; dans ce cas, les responsables doivent en parler aux parents en privé afin de s’assurer de leur coopération pour calmer leurs enfants.
De fausses attentes. À coup sûr, des gens viendront aux réunions inspirées de 1 Corinthiens 14 avec des idées préconçues sur son déroulement. Certains, par exemple, s’attendront à un service de louange puissant ou bien à chanter seulement les grands hymnes de la foi. Certains associeront exclusivement les chants de louange à une louange sincère et d’autres s’attendront à voir des guérisons surnaturelles. Certains voudront une lecture puissante de la Bible et d’autres une présentation plus émotionnelle de l’Évangile. Quand les attentes ne sont pas remplies, la déception et le mécontentement sont les résultats. Les responsables de l’église doivent en être conscients afin d’aider les gens à avoir des attentes bibliques par rapport aux réunions et de désirer les mêmes choses que notre Seigneur.
QUELQUES OBJECTIONS
Certains responsables émettent de fortes objections contre ce type de réunion d’église. Avec raison, ils craignent que le chaos et l’anarchie s’installent. Rappelez-vous, cependant, que bien qu’il y ait de l’ordre dans un cimetière, il n’y a aucune vie. Il est préférable d’avoir la vie tout en risquant un peu de désordre. Maintenir l’ordre est l’un des devoirs de l’ancien. Les responsables de l’église ont aussi pour responsabilité de former les saints afin qu’ils soient outillés pour contribuer à la réunion dans une certaine mesure et pour juger eux-mêmes des erreurs. De plus, il faut être persuadés que l’Esprit Saint œuvre dans la vie d’une l’église. Si les Écritures révèlent vraiment que les réunions interactives sont la volonté de Dieu, alors Dieu pourvoira afin que les réunions soient un succès au fil du temps.
Alors qu’il commente les différences entre les réunions de l’église du premier siècle et les réunions de l’église moderne, Gordon Fee a observé : « En général, l’histoire de l’église démontre que nous n’avons pas vraiment confiance en la diversité des dons du corps pour le culte. L’édification doit toujours être la règle et cela nécessite de l’ordre afin que tous apprennent et soient encouragés. Mais ce n’est pas à son honneur qu’en optant pour « l’ordre », l’église historique a ignoré le ministère de plusieurs. »6
Honnêtement, certains pasteurs vont s’opposer aux directives de 1 Corinthiens 14 précisément parce que les mettre en pratique mettrait une ombre sur le pasteur. Malheureusement, un petit nombre de pasteurs veulent flatter leur amour-propre ou satisfaire leur besoin d’affirmation en étant la vedette du culte. C’est une tache aveugle à laquelle on doit mettre fin.
Un autre risque à suivre les directives de 1 Corinthiens 14 est aussi possible si les croyants deviennent si épris de leur toute nouvelle liberté qu’ils se lancent dans l’anarchie ou le gnosticisme. Ils deviennent excessivement méfiants de quelque ordre. Pour eux, quiconque possède des habiletés à diriger est probablement entêté ou malveillant. Néanmoins, il est évident que Paul, un responsable pieux, avait des directives de Dieu pour les églises qu’il servait. L’équilibre est la clé. Nous devons avoir pour but d’aider les églises à respecter tout ce que le Seigneur a commandé!
Plusieurs ont lu 1 Corinthiens 14 et ont jugé que leur église s’y conformait totalement simplement parce que la congrégation participe en répondant par des lectures à haute voix, en faisant des génuflexions, en prenant l’hostie et le vin du Repas du Seigneur, en chantant des hymnes, en donnant la dîme et des offrandes, etc. Une partie du problème réside en ce que tout est planifié, sans spontanéité, que la structure est la même chaque semaine et que tout le déroulement du culte est décrit dans le bulletin. Il peut y avoir une participation limitée de l’auditoire, mais il n’y a pas de véritable liberté. Est-ce qu’un des frères est libre de choisir un hymne? D’apporter un enseignement? De lever sa main et de poser une question? Y a-t-il de la spontanéité?
CONCLUSION : AFFIRMATIONS ET REJETS
Quelles conclusions peut-on tirer au sujet du déroulement que Dieu désire pour la réunion d’église hebdomadaire le Jour du Seigneur? Nous rejetons que:
- l’église du Nouveau Testament tenait des « services »;
- le modèle du Nouveau Testament soit de grandes assemblées de chrétiens qui se réunissent chaque semaine pour un service;
- les réunions d’église doivent être dirigées par un ministre du culte à l’avant;
- les bulletins soient nécessaires ou quelque peu bénéfiques pour la réunion d’église;
- seulement une personne peut enseigner lors de la réunion;
- les enseignants devraient être prévus à l’avance;
- les réunions d’église du Nouveau Testament comprenaient un aspect rituel et cérémoniel;
- des attributs spéciaux ajoutés au culte soient importants tels que l’encens, les habits, les icônes, les statues, les vitraux ou les bâtiments ornés comme des cathédrales; et
- qu’une représentation ou un spectacle se substituent légitimement à la réunion interactive commandée par le Nouveau Testament.
Par ailleurs, nous affirmons que :
- la réunion d’église hebdomadaire ordinaire doit être participative et spontanée;
- tout ce qui est fait ou dit doit servir à fortifier (édifier) l’église entière;
- seulement une personne à la fois peut s’adresser à l’assemblée;
- tout doit être fait de manière appropriée et ordonnée;
- l’un des rôles de l’ancien dans de telles réunions est de « maintenir le cap » et de vraiment s’attacher à ce que tout ce qui est fait le soit pour l’édification; et
- ce type de réunion participative n’est pas optionnel, ce n’est pas que des faits historiques intéressants ou bien de l’information désuète. Des telles réunions sont « le commandement du Seigneur » (1 Co 14:37)
— Steve Atkerson
12/07/07
NOTES
1 Henry Sefton, A Lion Handbook – The History of Christianity (Oxford, UK: Lion Publishing, 1988) 151.
2 Ernest Scott, The Nature Of The Early Church (New York, NY: Charles Scribner’s Sons, 1941), 79.
3 Jimmy Milikin, “Disorder Concerning Public Worship,” Mid America Baptist Theological Journal (Memphis, TN: Mid-America Baptist Seminary Press, 1983), 125.
4 John Drane, Introducing the New Testament (Oxford, UK: Lion Publishing, 1999), 402.
5 A. M. Renwick, The Story of the Church (Downers Grove, IL: Inter-Varsity Press 1958), 22-23.
6 Gordon Fee, NICNT, The First Epistle To The Corinthians (Grand Rapids, MI: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1987), 698.
QUESTIONS À DISCUTER
- Supposons que 1 Corinthiens 14:26 disait « une seule personne » plutôt que « chacun ». Lequel aurait le mieux décrit la plupart des services des églises modernes? Pourquoi?
- Supposons que 1 Corinthiens 14:26 est en fait une critique de ce que l’église de Corinthe faisait (des réunions prétenduement désordonnées). La solution inspirée était-elle d’interdire les réunions participatives ou bien de les soumettre à des règles? Expliquez.
- Quel était le rôle de la musique et des directeurs de chants dans les réunions de l’église du premier siècle?
- De façon globale, quels sont les différents aspects dans 1 Corinthiens 14 qui, mis ensemble, démontrent la nature participative des réunions de l’église du premier siècle?
- Quels sont certains principes de base pour des réunions d’église participative selon 1 Corinthiens 14 et Hébreux 10:24-25?
- Pourquoi est-ce si important que tout ce qui est dit et fait serve à l’édification dans la réunion d’église?
- Comment peut-on allier la nature participative de la réunion d’église avec le besoin d’une exposition en profondeur de la Parole de Dieu par des enseignants compétents?
- Que nous dit 1 Corinthiens 14:37 au sujet de 1 Corinthiens 14? Est-ce simplement une description ou une prescription?
- Plusieurs églises n’ont personne qui détienne de dons particulièrement surnaturels, dits « charismatiques ». En l’absence de tels dons, pourquoi le commandement du Seigneur (1 Co 14:37) de tenir des réunions d’église participatives n’est-il pas annulé?
- Quelles autres contributions peuvent être faites à la réunion d’église selon Actes 2:42, 14:26-28 et 1 Timothée 4:13?
- Quel contexte favorise une réunion d’église interactive? Une petite congrégation dans un salon ou une grande congrégation dans un énorme centre d’adoration? Pourquoi?
- Quel est le rôle de l’ancien dans une réunion interactive?
- Quel est le risque encouru par l’église qui se réunit sans ancien dans le but d’avoir un temps d’encouragement mutuel (1 Co 14)?
- Quelles sont les preuves que les enfants restaient avec leurs parents durant la réunion d’église?
- Avoir des réunions libres peut évidemment attirer des hérétiques qui cherchent à répandre leurs nouvelles idées. Comment devrait-on s’y préparer et comment s’en occuper?
- Que devrait-il être fait si, semaine après semaine, peu de gens apportent quelque chose de significatif à la réunion interactive?
- Où est-il écrit dans le Nouveau Testament que le but de la réunion d’église est de tenir un culte? Expliquez.
- De quelles façons l’église dont vous faites partie adhère-t-elle à ou dévie-t-elle de la norme du Nouveau Testament?
Remarque : La NTRF offre aussi des ressources pour l’enseignant afin de l’aider à diriger une discussion au sujet de la vie d’église du Nouveau Testament. Demandez The Practice of The Early Church: A Theological Workbook (Leader’s Guide) à www.NTRF.org.
UNE LETTRE AUX VISITEURS POTENTIELS
Nous sommes honorés que vous désiriez vous joindre à l’une de nos réunions d’église. Nous nous sommes efforcés de suivre les traditions des premiers apôtres concernant la forme de l’église. Ainsi, bien que nous soyons traditionnels selon le Nouveau Testament, ce que nous faisons est plutôt hors du commun selon les standards contemporains. Ne vous inquiétez pas, ce qui suit vous donne une bonne idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre. Nous espérons que vous serez à l’aise et encouragés lorsque vous vous réunirez avec nous.
Nous nous réunissons le matin dans la ville de ____________. Pour connaitre l’adresse et les directions, veuillez communiquer avec Luc et Lucie Lemieux au (000)-000-0000 ou Jules et Julie Tremblay au (000)-000-0000.
1. Selon le modèle du Nouveau Testament, l’église se réunit régulièrement le premier jour de chaque semaine. Les Écritures l’appellent le Jour du Seigneur, le jour où Jésus a vaincu la mort et est ressuscité du tombeau. Cependant, nous ne voyons pas là une réplique du jour du sabbat. Chaque jour est un jour saint en vertu de la Nouvelle Alliance (He 4, Col 2:16-17, Ga 4:8-11).
2. L’hôte ouvre ses portes à 10 h le matin et on commence par un chant exactement une demi-heure plus tard. Il y a donc une période de 30 minutes pour laisser les gens arriver, s’asseoir, prendre connaissance des lieux, se verser un café, etc. Veuillez vous stationner sur le même côté de rue que la maison si possible. Nous pourrons ainsi éviter que nos véhicules bloquent la rue.
3. Notre code vestimentaire est simple et confortable. Personne ne porte de cravate. Les femmes portent ce qu’elles veulent, que ce soit une robe confortable, uu pantalon ou même un short modeste. Les enfants portent des vêtements et des souliers pour jouer puisqu’habituellement, ils vont s’amuser dehors après la réunion. Il n’est pas rare que les enfants se salissent après l’église.
4. Certains intéressés voudront savoir si notre église maintient les doctrines historiques de la foi chrétienne, les Doctrines de la Grâce (www.ids.org), la théologie de la Nouvelle Alliance, l’infaillibilité de la Bible (www.churchcouncil.org), et le Danver’s Statement on Biblical Manhood and Womanhood (La déclaration de Danver sur les rôles bibliques de l’homme et de la femme) (www.cbmw.org). Allez à www.ntrf.org pour plus d’information au sujet de la vie d’église du Nouveau Testament.
5. La réunion elle-même est spontanée et participative (pas de bulletin!) selon le modèle décrit dans 1 Corinthiens 14:25 et les versets suivants. Rien n’est planifié à l’exception du premier chant qui commence la réunion (10 h du matin). Parfois nous chantons plusieurs chants, parfois que quelques-uns tout dépendant du nombre demandé. Un dimanche, il peut y avoir trois frères qui enseignent et un autre dimanche, aucun. Parfois nous prions longtemps et d’autres fois nous prions peu. Tous les frères peuvent participer en prenant parole, mais tout ce qui est dit doit servir à édifier l’église entière (1 Co 14:26). Une seule personne à la fois peut s’adresser à l’assemblée puisque tout doit être fait de manière appropriée et ordonnée. Tout enseignement et prophétie sont sujets à être examiné et jugé publiquement par ceux qui sont présents. De plus, il n’y a pas de modérateur ou de maître de cérémonie en soi. En fait, à moins qu’il y ait un problème à régler, vous ne saurez même pas qui sont les responsables. Les femmes ne prennent pas parole publiquement durant la réunion (lisez 1 Corinthiens 14:33-35 et vous verrez d’où cela est tiré). En revanche, elles parlent beaucoup durant la communion du Repas du Seigneur.
6. Les enfants restent avec nous durant la réunion. Toutefois, si un très jeune enfant est bruyant, l’un des parents doit l’éloigner jusqu’à ce qu’il se calme. Si vous avez de jeunes enfants, vous pouvez leur apporter quelque chose pour les occuper, comme des crayons et du papier ou bien des jouets silencieux. Les enfants s’assoient généralement par terre près de leurs parents. Nous croyons que c’est la tâche des parents et non de l’église d’instruire les enfants au sujet de Jésus. C’est pourquoi nous n’avons pas d’école du dimanche ou d’église pour enfants.
7. Le Repas du Seigneur est une partie intégrante de notre rassemblement. En fait, c’est la raison première pour laquelle nous nous assemblons chaque semaine. Nous le célébrons comme un repas complet tel que décrit dans 1Corinthiens 11b. Chacun apporte quelque chose à partager avec toute l’église. Nous croyons que ce doit être un vrai repas qui représente les noces de l’Agneau (Ap 19). C’est un bon temps de communion et d’encouragement qui ressemble beaucoup plus à un banquet de noce qu’à des funérailles. Au centre des autres plats, vous remarquerez une coupe (un pichet en fait) et un pain qui représentent le corps et le sang de notre Seigneur. En fait, nous croyons que le Repas du Seigneur a pour but de rappeler à Jésus sa promesse de revenir et de partager encore une fois le repas avec Son peuple.
8. Bref, nous croyons que le modèle évident de la forme d’église du Nouveau Testament n’est pas simplement une description mais en fait une prescription (2 Th 2:15, 1 Co 11:2). C’est pourquoi nous croyons aux églises-maison, aux églises sous la conduite des anciens plutôt que sous leur domination, au ministère des ouvriers itinérants, aux réunions interactives, et que le Repas du Seigneur et le Festin Agape ne font qu’un à chaque semaine. Il pourrait vous être utile de lire 1 Corinthiens 11:17-34 et 1 Corinthians 14:26-40 avant votre visite.
9. Pour nous, la vraie vie de l’église se vit chaque jour puisque nous nous voyons les uns les autres au cours de la semaine. Pour faciliter cela, il est prioritaire pour nous d’essayer d’habiter le plus près possible les uns des autres. Les activités du Jour du Seigneur telles que décrites ci-haut sont seulement une partie de notre communion hebdomadaire. De nous évaluer seulement sur la base de ce que l’on voit le dimanche serait donc incomplet!
10. L’idéal est que la communauté « vive » l’église et ne fasse pas qu’y passer. C’est faire du tort à soi-même que de s’entretenir avec les saints le dimanche seulement. Si vous ne pouvez déménager à l’endroit où nous habitons, nous serons heureux de vous aider à commencer (ou trouver), éventuellement, une église dans votre quartier une fois que vous comprendrez bien la vie de l’église selon le Nouveau Testament.
En conclusion, nos églises sont dédiées à se réunir et à vivre aussi simplement que possible le modèle d’église du Nouveau Testament et la compréhension que nous en avons. Nous savons que nous n’y comprenons pas tout encore, mais nous tâchons d’y parvenir. Nous abordons habituellement une question à la fois et essayons de parvenir à un consensus biblique avant de passer à autre chose. Chacun est considéré et idéalement personne n’est écrasé ou mis de côté. Cela veut dire que nous avançons lentement, mais dans une grande paix et unité. Pour cette raison nous sommes bénis et nous en sommes reconnaissants.
Au plaisir de vous voir au Jour du Seigneur!
LA RÉUNION DANS LE NOUVEAU TESTAMENT
Que faut-il donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, chacun a-t-il un cantique, ou une instruction, une langue étrangère, une révélation, une interprétation? Que tout se fasse pour l’édification.
S’il y en a qui parlent une langue, qu’il n’y en ait que deux ou trois, tout au plus, et l’un après l’autre; et qu’il y en ait un qui interprète. S’il n’y a point d’interprète, que celui qui parle une langue se taise dans l’Église, et qu’il parle à lui-même et à Dieu.
Qu’il n’y ait aussi que deux ou trois prophètes qui parlent, et que les autres jugent. Et si un autre assistant a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser l’un après l’autre, afin que tous apprennent, et que tous soient exhortés. Or, les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes;
Car Dieu n’est point pour la confusion, mais pour la paix. Comme on le voit dans toutes les Églises des saints,
Que vos femmes se taisent dans les Églises, parce qu’il ne leur est pas permis d’y parler; et qu’elles soient soumises, comme la loi le dit aussi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison; car il n’est pas bienséant aux femmes de parler dans l’Église. Est-ce de vous que la parole de Dieu est venue, ou n’est-elle parvenue qu’à vous seuls?
Si quelqu’un croit être prophète, ou inspiré, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements du Seigneur. Et si quelqu’un veut l’ignorer, qu’il l’ignore.
C’est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez point de parler des langues. Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.
— 1 Corinthiens 14:26-40
LA RÉUNION DES TEMPS MODERNES
Que faut-il donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, le pasteur a une instruction et le directeur de chants a les psaumes. Que tout se fasse pour le culte.
Si quelqu’un d’autre que le pasteur a une instruction, ne le laissez pas parler; qu’il se taise. Qu’il s’assoit sur le banc et qu’il se tourne face à la nuque de la personne assise devant lui.
Que les gens se taisent dans les églises parce qu’il ne leur est pas permis d’y parler; et qu’ils soient soumis, comme la tradition de l’église le dit aussi. S’ils veulent s’instruire sur quelque chose, qu’ils interrogent leur pasteur après le service, car il n’est pas bienséant aux laïcs de parler dans l’église. Car, pour sa part, le pasteur a un diplôme du séminaire tandis que le laïc lui, n’a aucun diplôme reconnu.
Si quelqu’un veut demeurer un membre en règle de l’église, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont des commandements de la maison mère de l’organisation ecclésiastique. Et si quelqu’un veut l’ignorer, il sera immédiatement escorté dehors par les placiers.
C’est pourquoi, frères, ne convoitez pas de parler dans l’église. Que toutes choses se fassent avec bienséance et selon l’ordre qui a été écrit dans le bulletin de l’église.
— Rusty Entrekin
« Nous sommes un “corps” par le sentiment commun d’une même croyance, par l’unité de la discipline, par le lien d’une même espérance. Nous formons une ligue et une congrégation pour assiéger Dieu de nos prières, comme en bataillon serré. […] Nous nous assemblons pour la lecture des saintes Écritures […] Ce sont des vieillards éprouvés qui président […]
Et même s’il existe chez nous une sorte de caisse commune, elle n’est pas formée par une somme honoraire, versée par les élus, comme si la religion était mise aux enchères. Chacun paie une cotisation modique, à un jour fixé par mois ou quand il veut bien, et s’il le veut et s’il le peut. Car personne n’est forcé; on verse librement sa contribution. […] pour nourrir et inhumer les pauvres, pour secourir les garçons et les filles qui n’ont ni fortune ni parents, et puis les serviteurs devenus vieux […]
Ainsi donc, étroitement unis par l’esprit et par l’âme, nous n’hésitons pas à partager nos biens avec les autres. Tout sert à l’usage commun parmi nous, excepté nos épouses. Nous rompons la communauté, là précisément […]
Notre repas fait voir sa raison d’être par son nom : on l’appelle d’un nom qui signifie « amour » chez les Grecs (agape). […] On ne se met à table qu’après avoir goûté auparavant d’une prière à Dieu. On mange autant que la faim l’exige; on boit autant que la sobriété le permet. […] Après qu’on s’est lavé les mains et qu’on a allumé les lumières, chacun est invité à se lever pour chanter, en l’honneur de Dieu, un cantique qu’on tire, suivant ses moyens, soit des saintes Écritures, soit de son propre esprit. […]
Le repas termine comme il a commencé, par la prière […] »
Tertullien, Apologétique, bilingue (Paris, France : Société d’édition Les Belles Lettres, 1998) 175-183
Tertullien a vécu vers 200 apr. J.-C.